Quatre araignées ont récemment été retrouvées dans un supermarché près de Reims. Cet incident n’est en aucun cas le premier.
Stupeur la semaine dernière à l’Intermarché de Sillery près de Reims. Quatre araignées ont été trouvées parmi les bananes du rayon fruits et légumes. A leur arrivée, les pompiers en ont trouvé deux. Le troisième a été retrouvé un jour plus tard, tandis que le dernier a été écrasé. Les pompiers présents sur les lieux ont pensé au premier regard qu’il s’agissait d’une espèce tropicale venimeuse d’araignée banane. « Ces types d’araignées s’arrêtent souvent au milieu des bananes », explique Christine Rollard, enseignante-chercheuse en arachnologie au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Et de poursuivre : « Dans les pays confrontés à la déforestation, ces araignées nocturnes viennent dans les bananeraies. C’est l’un des seuls endroits où elles peuvent trouver refuge », ajoute-t-il. Cet incident récent est loin d’être isolé. Les signalements sont assez réguliers depuis l’Amérique centrale, le Ghana ou les DROM françaises (Guadeloupe ou Martinique). En septembre, une scène similaire s’est déroulée chez Lidl à Toulouse. Mais dans les faits, l’araignée banane est rarement détectée en France. A Sillery, cette tendance s’est renforcée car, selon les pompiers, les insectes étaient des araignées trouvées en France. Mais comment ces araignées sont-elles arrivées dans cette caisse de bananes guadeloupéennes ? Question piège.
Les responsables n’ont pas été identifiés
Nous contacterons les exportateurs. Et le système de livraison d’Intermarché n’aide pas à le comprendre. Chaque Intermarché possède son propre réseau de fournisseurs, qui change donc d’un magasin à l’autre. « Les fournisseurs sont très différents », confirme le distributeur, qui ne souhaite pas commenter « ce cas particulier ». Le groupement de producteurs « Banane de Guadeloupe et de Martinique », qui exporte 70% de ses bananes vers la France métropolitaine, n’a pas non plus répondu aux sollicitations du Figaro.
La Société Française d’Araneologie, dont Christine Rollard est membre, n’a pas été appelée presque systématiquement pour des cas similaires dans la Marne. Selon un expert qui a suivi l’affaire dans la presse, le problème. Il regrette de ne pas avoir pu étudier les araignées pour déterminer avec précision l’espèce de ces fameuses araignées. De plus, la France a une forte psychose collective face à ces dérives. Le schéma est le même pour chaque nouveau cas identifié. « Les araignées tropicales sont très peu connues en Occident. On entretient tant bien que mal cette atmosphère d’inquiétude car on en sait très peu sur elles », explique Christine Rollard. L’arachnide a souvent été suspectée d’être une araignée banane avant que cette thèse ne soit balayée et qu’une espèce plus commune ne soit découverte en France. Cela rend encore plus difficile l’identification des responsables.