Judo, natation, escrime… Les Français font-ils plus de sport depuis les JO de Paris ?

Un mois après la rentrée et la fin des Jeux Olympiques dans l’Hexagone, peut-on déjà observer un engouement accru des Français pour le sport ? Voici quelques éléments de réponse, notamment grâce aux disciplines phares des Jeux, comme la natation et le judo.

En cette rentrée 2024, le sport français triomphe. Les Jeux ont été un succès, et comme espéré, les clubs ont vu un afflux massif de nouveaux adhérents. Tous, ou presque. Il faudra encore quelques semaines pour obtenir des chiffres précis, mais les premiers indicateurs sont très encourageants.

Sans surprise, les disciplines ayant brillé ou bénéficié d’une couverture médiatique durant les Jeux enregistrent une hausse d’intérêt. En tennis de table, par exemple, Félix et Alexis Lebrun, âgés de 18 et 21 ans, ont ravivé l’intérêt pour ce sport en France. Les salles sont bondées, et les clubs de tennis de table enregistrent une hausse d’environ 20 % selon la fédération.

**« Les JO m’ont donné envie de rejouer »**

C’est particulièrement visible à Montpellier, ville des frères Lebrun, où le tennis de table est devenu le sport en vogue. Habituellement, les clubs accueillent une trentaine de nouveaux membres lors des journées portes ouvertes, mais cette année, plus de 300 personnes sont venues s’initier début septembre. Le club Alliance Nîmes-Montpellier, où évoluent les frères Lebrun, a déjà enregistré plus de 200 inscriptions, soit deux fois plus que l’an dernier à la même période.

À Albi, c’est « un peu la folie », selon Thierry Barthelemy, président du club ASPTT. « Près de la moitié des pratiquants sont de nouveaux arrivants. Lors de la première séance, 70 étaient présents, contre une trentaine la dernière. Quant aux adultes, ils sont passés de 10 à 40 cette saison. » À Châlons-en-Champagne, le club profite également de l’« impact des Jeux olympiques », avec des joueurs qui, après avoir regardé les JO, ont décidé de reprendre le ping-pong.

Même dynamique dans les piscines. Laurent Ciubini, directeur de la Fédération française de natation (FFN), observe une augmentation sans précédent. « Pour retrouver un précédent similaire, il faut remonter aux Jeux de Londres en 2012. Cette saison s’annonce comme la meilleure jamais enregistrée. » Avec 10 000 adhérents supplémentaires, la FFN atteint désormais 412 000 licenciés fin septembre.

À la Fédération française de natation, on parle déjà de l’« effet Léon Marchand ». Ce jeune prodige a clairement inspiré une nouvelle génération de nageurs.

Dans le judo, qui a rapporté dix médailles à la France cet été, la tendance est similaire. Sébastien Nolésini, directeur général de la Fédération française de judo, indique : « Nous enregistrons une hausse de 15 % par rapport à l’an dernier, soit 25 000 licences supplémentaires. » L’objectif est d’atteindre 600 000 licenciés d’ici la fin de la saison, un objectif qui semble réalisable. Cette année, une particularité se démarque : les Jeux ont attiré davantage d’adultes, une nouveauté due à l’effet JO.

**Un contrecoup pour certains sports**

Même les sports qui n’ont pas brillé cet été profitent de cet engouement. Le handball, malgré l’absence de titre olympique, connaît un « véritable raz-de-marée », avec 18 % d’inscriptions supplémentaires. Cependant, certains sports peinent à absorber cette vague d’inscriptions, notamment en raison du manque de structures. Philippe Bana, président de la Fédération française de handball, déclare que les sports en salle sont « saturés », et que près de 100 000 licenciés ont dû être refusés.

La natation est également concernée par ce problème de structures. Laurent Ciubini souligne que de nombreuses piscines construites dans les années 60 et 70 sont vieillissantes, et certaines ferment en raison des coûts énergétiques. Pour la première fois, le parc de piscines diminue, ce qui freine le développement de ce sport malgré une demande croissante.