Voici les règles à suivre lorsque l’on télétravaille dans un café. Getty Images/iStockphoto
Si certains cafés accueillent les télétravailleurs, il est important de respecter certaines règles de bonne conduite.
De plus en plus de personnes choisissent de travailler dans des cafés. Dans l’ambiance cosy d’un petit établissement au décor scandinave, télétravailleurs, freelances et étudiants se mêlent aux clients habituels, tous concentrés sur leur écran. Avec une atmosphère chaleureuse, du Wi-Fi gratuit et des prises électriques, cette option se révèle bien plus agréable et conviviale que de travailler seul à la maison. C’est une aubaine pour les clients, mais cela peut devenir problématique pour certains restaurateurs lorsque les limites sont dépassées. Alors, combien de temps peut-on travailler dans un café avant d’agacer le barista ? Éclaircissons cela.
Une question de consommation
Au Grand Breguet (1), situé dans le XIe arrondissement de Paris, le télétravail est largement toléré. Dans cette salle spacieuse aux chaises dépareillées, des clients viennent chaque jour pour travailler. Certains y passent une heure, d’autres toute la matinée, tandis que d’autres encore y restent toute la journée. Cela ne dérange pas Paul, un employé, mais à deux conditions. La première ? Consommer. « En général, nous sommes assez flexibles, mais si nous remarquons qu’un client ne commande qu’un café dans la journée, nous allons gentiment le lui signaler. » Pour ne pas abuser de l’accueil, il recommande de « consommer au moins l’équivalent d’un repas dans la journée ».
La seconde règle ? Commander à manger lorsque vient l’heure du déjeuner, au risque pour l’établissement de perdre une table pour une addition plus salée. Cela semble raisonnable et est compris par certains clients, comme Léa*, une travailleuse indépendante qui fréquente régulièrement les cafés : « Je viens soit le matin, soit l’après-midi, mais jamais entre midi et 14 heures. » Au cours d’une après-midi, Léa commande un simple café au lait. De temps en temps, elle se fait plaisir avec un thé ou un goûter. « En moyenne, je dépense 5 euros pour mon café latte et je reste de 14 heures à 19 heures. C’est avantageux pour moi, donc je comprends que cela puisse agacer certains restaurateurs. D’un autre côté, je me dis que pendant les horaires creux, je ne prends la place de personne. »
« Un silence démoralisant »
Cependant, certains établissements souffrent de leur popularité auprès des travailleurs nomades. Au café Fika (2), situé au cœur de l’Institut suédois dans le Marais à Paris, l’utilisation d’ordinateurs est désormais proscrite. « C’était une décision difficile, mais nécessaire », confie Caroline Nobilé, cofondatrice de cet établissement, qui prône le « fika », cette pause-café suédoise dédiée aux interactions sociales. « Quand la salle est remplie de clients qui travaillent, cela crée un silence démoralisant. Cela engendre un isolement dans un lieu qui favorise l’interaction sociale. »
Ce problème touche particulièrement les petits établissements. Avec seulement 30 places assises, Caroline et son équipe ont souvent dû refuser des clients venus manger : « En général, une personne qui travaille sur son ordinateur occupe seule une table pour deux et ne commande qu’une consommation pour trois heures d’occupation. Cela nous empêchait d’accueillir des clients venus déjeuner. »
Cette interdiction des ordinateurs n’a cependant pas été bien reçue par certains clients, qui ont laissé des commentaires négatifs sur Google : « L’ordinateur est presque devenu une extension de certains clients, rendant difficile l’application de cette règle. Surtout dans un petit espace où tout le monde est concerné », souligne Caroline Nobilé. Ainsi, pour ne pas abuser de la bienveillance des restaurateurs, choisissez un établissement adapté et, surtout, consommez.