PFAS : ces persistants présents dans nos fruits et légumes

Des substances nocives et omniprésentes

Les PFAS, également appelés « produits chimiques éternels », sont des composés perfluorés inventés dans les années 1940. On les retrouve dans de nombreux produits du quotidien : poêles antiadhésives, emballages alimentaires, cosmétiques, vêtements imperméables ou encore pesticides. Leur popularité s’explique par leurs antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes à la chaleur.

Cependant, ces substances se dégradent extrêmement lentement, mettant des siècles, voire des millénaires, à disparaître. Elles présentent des risques majeurs pour la , augmentant les probabilités de cancers du rein et des testicules, affectant le foie et le système immunitaire, et favorisant une élévation du cholestérol. De plus, les PFAS polluent l’air, les sols et l’eau potable. Une étude publiée dans Nature Geoscience le 8 avril 2024 a révélé que 31 % des 45 000 échantillons d’eau analysés à l’échelle mondiale contenaient des niveaux élevés de PFAS.

Les fruits et légumes les plus touchés

Une étude britannique menée par le PRiF (comité consultatif sur les résidus de pesticides) a mis en évidence la présence de PFAS dans de nombreux fruits, légumes et épices. Les fraises arrivent en tête : 95 % des 120 échantillons testés contenaient des résidus de pesticides contenant des PFAS.

Les raisins (61 %), les cerises (56 %), les épinards (42 %) et les tomates (38 %) figurent également parmi les les plus contaminés. D’autres fruits et légumes comme les haricots, concombres, pêches et abricots affichent aussi des taux préoccupants, avec au moins 15 % des échantillons contaminés. Bien que seuls 1,8 % des échantillons dépassent les limites autorisées, ces résultats suscitent des interrogations sur l’exposition continue à ces substances.

Nick Mole, membre de l’association Pesticide Action Network UK, a exprimé son inquiétude face aux preuves croissantes liant les PFAS à des maladies graves comme le cancer. Il rappelle que les consommateurs n’ont actuellement que peu de moyens d’éviter ces produits chimiques, certains restant très longtemps dans l’organisme.

Un défi mondial pour la santé et l’environnement

Face à cette contamination généralisée, des initiatives internationales appellent à une régulation plus stricte des PFAS. En Europe, des efforts visent à restreindre progressivement leur utilisation, mais leur présence omniprésente complique leur élimination. En contaminant les sols, les eaux et la faune, les PFAS perturbent les équilibres écologiques et posent un majeur pour la durabilité environnementale.

Investir dans des alternatives durables et sensibiliser le public à cette problématique est essentiel pour limiter les risques sanitaires et réduire l’impact de ces composés à long terme.