Meta a modifié sa politique de modération, autorisant désormais des insultes et propos haineux envers les personnes LGBT. Cette décision s’inscrit dans un virage conservateur, après les ajustements opérés par Mark Zuckerberg pour se rapprocher de Donald Trump.

Le groupe Meta semble faire marche arrière, adoptant une ligne de plus en plus conservatrice. Après avoir suspendu les opérations de vérification des faits sur ses aux États-Unis, en particulier avant l’investiture de Donald Trump à la -Blanche, Zuckerberg poursuit sa stratégie pour séduire l’ex-président en ajustant les règles de modération de ses plateformes.

Auparavant, Meta tentait d’adapter ses politiques de modération pour respecter les législations de différents pays, en supprimant notamment les contenus non conformes à ses lignes directrices. Cette approche visait, entre autres, à interdire les contenus à caractère sexuel sur les réseaux sociaux grand public.

Dans la nouvelle version de ses règles, accessible via la page des normes communautaires de Meta, le groupe précise qu’il permet désormais les « allégations de maladie mentale ou d’anormalité basées sur le genre ou l’orientation sexuelle ». Ces propos sont jugés tolérables dans le cadre du discours politique ou religieux concernant le transgendérisme et l’homosexualité. Cela ouvre la voie à la publication de discours haineux à l’encontre des personnes LGBTQIA+, les qualifiant de « bizarres », « malades mentales », ou encore « contre-nature ». Notons que l’expression « transgendérisme » est souvent perçue négativement et n’est pas couramment utilisée dans la communauté LGBTQIA+, ni en médecine, étant remplacée par « transidentité ».

Cette politique s’applique à l’échelle mondiale. Cependant, en Europe, des législations telles que le règlement européen sur les services numériques (DSA) et l’article 225-1 du Code pénal interdisent la discrimination fondée sur le genre, l’orientation sexuelle ou l’ethnicité. Le DSA oblige également les plateformes à modérer leurs contenus de manière plus stricte, interdisant toute négligence dans ce domaine.

Pour concilier ces exigences légales avec sa politique de liberté d’expression, Meta permet aux utilisateurs résidant dans l’Union européenne de demander la suppression légale de contenus jugés discriminatoires. La responsabilité de la modération est donc transférée aux utilisateurs, qui doivent signaler les publications offensantes directement sur les plateformes telles qu’Instagram, Facebook ou Thread.